La métaphore d'une rue sombre d'Aix-en-Provence ( PV :: Un adulte )

Un temps libre ! Enfin, Théo D’or en rêvait depuis tant de temps… Sa nouvelle école, Beauxbâtons, se situait près d’Aix-en-Provence, cette ville agréable du Sud. Les professeurs français de cet école leur avait enfin laissé un temps libre dans cette ville, à la condition de ne pas utiliser la magie, et se comporter comme de parfaits petits Moldus.
Théo D’or était en quatrième année, et il était ici depuis la mi-septembre. Il avait du quitter Poudlard, où il y avait passé trois ans, à cause d’une trahison qu’il n’avait pas pu encaisser. Bien sûr, il savait qu’il aurait du mal à s’intégrer en France, mais c’était la seule solution. En effet, depuis qu’il était arrivé à Beauxbâtons, il n’avait pas retrouvé des amitiés aussi fortes, forgés en Angleterre, bien que les élèves français soient forts sympathiques. Il ressentait un gros manque, mais ne pouvait pas faire marche arrière désormais.

Cette journée à Aix tombait à merveille. Théo avait besoin de se détendre après le travail fou qu’il faisait dans cette école. Rattraper un programme n’était pas chose aisée ! Au début, il restait avec quelques élèves, mais très vite, il préféra s’écarter du groupe. Il prit une crêpe chaude par ce temps un peu froid de janvier, histoire de se remplir le ventre, avant de faire du lèche-vitrine.
L’héritage qu’il avait était encore assez conséquent, mais avait maintenant décidé de l’économiser. Malgré le mois hivernal, la ville était très ensoleillée, au vu d’un soleil assez bas, qui faisait de grandes ombres au sol. L’ancien Gryffondor s’enfonça dans diverses rues, plus étroites les unes que les autres. Celles-ci aussi regorgeaient de lumière, mais la tristesse et le manque de Théo actuel, ne le faisait se concentrer finalement que sur les ombres. Il avait du mal à se remettre de son passé. Et son statut d’immortel n’arrangeait rien.

Finalement, se retrouver tout seul, dans un lieu inconnu, pour changer d’air, ne fut pas la meilleure idée. Le blues de Ted allait éclater d’un moment à l’autre. Heureusement, Tom, son boursoufflet était là pour le consoler, et il se blottit contre lui.
Théo D’or serra une main sur sa poitrine à l’emplacement du cœur. Il avait mal. Il faut savoir qu’avant de partir, le français avait jeté un maléfice à Drew et Basil, leur infligeant une cicatrice noirâtre sur la poignée, qui serait irrémédiable. Mais Théo en avait payé le prix ; pour réussir ceci, il avait du avoir la même cicatrice sur le cœur, mais seulement, quand il se sentait triste. Elle lui faisait mal pour lui dire de ne pas penser à ça. Pour lui, c’était le seul moyen de passer à autre chose. Désormais.

Rebecca se posait de questions au cours de sa vie. Comme avant de faire des choix importants, ou tout simplement en se questionnant sur l’avenir – surtout depuis qu’elle attendait un heureux évènement. « Serais-je une bonne mère ? Vais-je y arriver ? » Enfin, toutes ces questions que chaque futur maman se pose durant 9 mois… et même après. Mais la question que Rebecca se posait de plus en plus était finalement : pourquoi ? Pourquoi ses parents lui avaient-ils inculqués ces valeurs-là ? Oui car, en s’embarquant dans cette histoire, elle s’était découvert un nouveau défaut : la générosité.

Tout a commencé lorsque les anciens camarades de Théo D’or Stella, le Gryffondor, lui avait posé des tonnes de question à la fin de son premier cours à la rentrée. Elle y avait répondu naturellement et finalement, étant proches de ces élèves, ils parlaient souvent de lui, se demandant comment il allait ou ce qu’il faisait en ce moment même, en France. Et puis une fois, elle avait dit quelque chose comme « ça lui ferait plaisir si il vous voyait comme ça ». Après tout, il avait été un élève marquant chez les Gryffondor et même si les élèves n’étaient pas tous très proches de lui à l’époque il avait beaucoup d’amis et ceux-ci étaient très curieux à présent. Quelque jours plus tard, un élève s’était approché de son bureau et lui avait tendu une boite en bois, toute décorée et il lui expliquait que chacun y avait mis un petit mot ou un souvenir adressé à leur ancien compagnon. Il se demandait aussi si ça la dérangerait de lui faire parvenir ce cadeau collectif. Et c’est là, exactement à ce moment précis que Rebecca a été emportée par son élan de générosité et a dit qu’elle lui remettrait en main propre.

Voilà donc comment Rebecca a été entrainée dans cette histoire et qu’elle se retrouvait à présent dans une rue d’Aix-En-Provence en direction de BeauxBâtons, la nouvelle école du jeune lion. Elle s’était juste arrêtée dans un bar afin de prendre un chocolat chaud. En sortant, tout alla plus vite que prévu et plus facilement aussi. Théo D’or se trouvait à quelques mètres d’elle, elle ne savait pas comment elle avait pu le reconnaître et le rencontrer si vite mais si cela lui évitait la marche à pied ; tant mieux ! Elle se dirigeait vers la silhouette voutée, priant pour ne pas s’être trompée. Un sourire sur les lèvres, elle l’appela.

« - Théo D’or ? »

Oui, elle n'avait pas prit l'habitude d'appeller ses élèves par leur nom de famille, trouvant ça trop... froid. Finalement, elle était plutôt ravie d'être là et avait hâte de voir la réaction de son ancien élève.

Evidemment, Théo ne s’attendait pas du tout à croiser son ancien, et son unique professeur d’Etudes des Moldus, puisqu’en France cette matière n’existait pas. Rebecca McKinley Stewart, même si pour lui c’était madame. Quand il se retourna pour faire face à celle qui l’avait appelé, il se mit à penser à plusieurs choses en même temps. Pourquoi elle était là ? Comment devait-il réagir ? En premier, il avait eu envie de lui sauter dans les bras, pour lui dire combien Poudlard lui manquait. Mais, dans son état actuel il fallait mieux fuir.
Rebecca était là devant lui. Il s’était retourné, et il l’a voyait. Il avait pris sa décision, il savait ce qu’il allait faire, il allait opter pour la première solution. En effet, voir ce professeur lui montrait à quel point il préférait Poudlard, que sa vie était là-bas, et qui rien ne pouvait remplacer ce lieu, qui devait un sentiment. Rebecca en était la preuve formelle. Il ne pouvait combler se vide en étant France, et le simple fait de voir une personne d’Angleterre le fit comprendre ça. Il s’avança vers elle.

- Madame… Comm..?

Mais Théo D’or était sous l’emprise de son propre maléfice. Ses jambes lâchèrent et il tomba à la renverse. Cet aveu de faiblesse, celui de vouloir revenir en arrière activait le sort qu’il s’était jeté à la poitrine avant de partir. Quand il repensait à son passé, la douleur était juste supportable, mais concrétiser ce qu’il a vécu en voulait serrer quelqu’un de Poudlard dans ses bras, le rendait totalement vulnérable à ce terrible enchantement.
Le pire, c’est que le français savait tout ça. Il savait qu’il allait souffrir en prenant la décision de s’avancer vers le professeur. Mais que faire quand son cœur est plus fort que sa morale ? En cet instant précis, il voulait retourner à Poudlard. Cependant, la douleur qu’il connaissait là-bas était trop importante pour cela, et il devait renoncer. En France, on ne l’avait pas encore trahi.

En attendant, Ted était allongé sur le sol, souffrant fortement, une main sur le cœur, transpirant énormément et haletant. Il n’arrivait pas à parler et ne pouvait donc pas expliquer à Rebecca ce qu’il se passait. Il priait que le directeur de Poudlard ou Lucas Jude l’aient prévenu sur ceci, car ces deux derniers, bien qu’ils n’approuvaient pas, étaient au courant de l’action de l’ancien Gryffondor.
C’était un maléfice mortel que Lucas avait exécuté, non sans l’aide de personnes mauvaises. Mais Lucas était immortel. Même s’il ne pouvait pas mourir, ceci pouvait totalement le détruire de l’intérieur, et le rendre pire qu’un légume. Il fallait que Rebecca parte… mais il n’avait pas envie. Ce maléfice avait une âme.

- Madame, partez…

Il y eut un bref silence.

- Amenez moi.